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Enquêteurs célèbres: Eugène François Vidocq

11 août 2020
Investigatorul privat Eugene Francois Vidocq

Dans l’Ancien Testament, Moïse envoie 12 personnes à la recherche du pays de Canaan pour voir si c’est un endroit adéquat pour la maison du peuple israélite, qui, après l’exode de l’Égypte antique se trouvait dans le désert. S’agit-il des premiers enquêteurs privés? Le plus probablement pas. Le besoin pour les gens de découvrir la vérité existe depuis des milliers d’années, qu’ils l’aient découverte d’eux-mêmes ou qu’ils aient envoyé d’autres à la chercher.

Nous n’avons cependant des preuves écrites qu’en 1833, lorsque Eugène François Vidocq a créé la première agence d’enquêteurs privés.

Le Français, qui a vécu du 24 juillet 1775 au 11 mai 1857, a mené une vie trépidante, pendant laquelle vols, duels, désertions de l’armée, évasions de prison et de nombreuses amours se sont entremêlés à un rythme rapide dès son plus jeune âge. Plus précisément, à l’âge de 13 ans, il est emprisonné pour la première fois, son père essayant de l’effrayer et de le calmer, après que le garçon a volé à ses parents. Le plan n’a pas fonctionné et au cours des 20 prochaines années, le bilan d’Eugène François Vidocq s’enrichit sans cesse.

A 34 ans, le Français est de nouveau arrêté, mais cette fois, il décide qu’il est temps de changer. Il propose de devenir informateur pour la police et il va de prison en prison, où il se lie d’amitié avec des détenus, il découvre des informations sur des crimes non résolus et aide la police à découvrir la vérité. Après presque 2 ans, période à propos de laquelle il écrit que « même les gardiens ne se sont pas rendu compte de la mission qui m’était confiée » *, il est libéré de prison suite à une simulation d’évasion et continue de travailler sous couverture, en tant qu’informateur de la police.

En 1811, Vidocq crée la brigade de la Sûreté – une unité civile qui, en octobre 1812, est officiellement reconnue et devient membre de la police, sous la direction de l’ancien informateur. De plus, le 17 décembre 1813, Napoléon Bonaparte signe un décret qui transforme l’ancienne unité civile en force de sécurité nationale, appelée Sûreté nationale.

Sûreté s’est développée et elle est passée de 8 à plus de 30 employés et collaborateurs, tous d’anciens criminels, tout comme son fondateur. Ils obtenaient des informations d’autres criminels, ils se déguisaient, ils s’infiltraient, ils procédaient à des arrestations, ils supervisaient, ils aidaient des commissaires de police lors des perquisitions, des fouilles ou des arrestations, et ils même patrouillaient dans les rues pour assurer l’ordre.

Après la démission de Vidocq le 15 novembre 1832, Sûreté est dissoute puis rétablie avec des agents dont les dossiers sont parfaitement propres.

En 1833, le Français fonde Le Bureau des Renseignements, considéré comme la première agence d’enquêteurs privés, qui agissait comme un mix entre enquête et police privée. Les 11 enquêteurs étaient embauchés par des hommes d’affaires ou des simples citoyens pour enquêter ou prouver la fraude et les escroqueries financières. Les méthodes utilisées n’étaient pas toujours conformes à la loi, c’est pourquoi Vidocq avait constamment des problèmes avec la police.

En France, l’importance du travail d’Eugène François Vidocq n’a pas été reconnue longtemps en raison de son passé infractionnel extrêmement riche et de ses méthodes parfois illégales. Aujourd’hui, cependant, ce Français est considéré comme le père de la criminologie moderne.

Les preuves des enquêtes, la criminologie et la balistique dans le domaine des enquêtes pénale lui appartiennent. Les moules en plâtre pour les traces des pas ou l’encre indélébile sont d’autres outils que le Français a d’abord créés et utilisés dans les enquêtes.

Ses approches étaient nouvelles et uniques à l’époque, et certaines de ses méthodes, comme certains aspects de l’anthropométrie – l’étude du corps humain et de ses mouvements – sont toujours utilisées par les enquêteurs privés et la police française.


*Memoirs of Vidocq: Principal Agent of the French Police Until 1827. Carey, 1834